Tic : SATÉLLITE AFRICAIN, LUXE OU NÉCESSITE ?

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Tic : SATÉLLITE AFRICAIN, LUXE OU NÉCESSITE ?

Si l’on s’en tient à l’objectif à l’origine de la création de RASCOM, on peut affirmer que les Etats africains veulent un satellite à eux. Ce qui est sûr, la volonté politique est exprimée de façon ferme par les dirigeants africains. Les textes constitutifs du Rascom sont sans équivoque.

En effet, ils indiquent que les dirigeants « ont pris conscience du rôle moteur des télécommunications dans le processus de développement économique et reconnaissant que les investissements dans les télécommunications, d’une part, permettent de relever considérablement le niveau de productivité et d’efficacité de tous les autres secteurs et d’améliorer la qualité de vie et, d’autre part, constituent un élément de motivation pour tout investisseur, ont décidé, après plusieurs concertations, de conjuguer leurs efforts afin de doter le continent africain d’une infrastructure de télécommunications capable de soutenir le développement durable des télécommunications sur le continent et dans chaque pays africain, avec un accent particulier sur la desserte des zones rurales ».

Et pourtant, à la pratique, certains faits font douter plus d’un sur la réelle volonté des gouvernants du continent d’acquérir un satellite. À la vérité, certains faits donnent à penser que le satellite est un luxe au lieu d’être une nécessité.

Sinon, comment comprendre que les États constituant le RASCOM ne puissent pas ensemble mobiliser la somme de 180,2 millions de dollars (90,10 milliards de Fcfa) pour mettre sur orbite le ‘’fameux’’satellite africain ?

En tout cas, lors d’une rencontre avec le ministre ivoirien des NTIC, M. Hamed Bakayoko, en janvier dernier, le Directeur général du Rascom, le Dr Jones A. Killimbe, a relevé que l’obstacle actuel pour le lancement du satellite, prévu pour cette année, est le financement de cette partie du projet. Il relève même qu’à « ce jour (Ndlr: 25/01/2007), sur 361,5 millions de dollars (plus de 180,75 milliards de Fcfa) de besoin total d’investissement, seulement un peu plus de 181,3 millions (90,65 milliards Fcfa) ont été mobilisés ».

En clair, il ne reste que 180,2 millions de dollars (90,10 milliards de Fcfa) pour faire aboutir le projet. Il est vrai que pour la plupart des pays africains très endettés, l’Etat ne peut se permettre de décaisser certains montants. Mais, les efforts conjugués des 45 nations qui composent le RASCOM devaient permettre d’acquérir le précieux outil de développement.

Le RASCOM est-il devenu comme ces nombreuses organisations panafricaines qui ont du mal à bien se porter financièrement ?

À la vérité, alors que certains pays prennent toutes les dispositions nécessaires pour être en règle vis-à-vis des cotisations, les autres semblent ne pas avoir d’obligation vis-à-vis d’une organisation. Du moins financièrement.

Et pourtant, les mêmes qui font étalage de leurs difficultés économiques pour se dérober de leurs devoirs dépensent d’importantes sommes d’argent à donner le tournis dans les achats d’armes et autres glorioles de prestige.

Ou bien alors, comme toujours, les dirigeants africains attendent-ils que les Occidentaux viennent payer la facture à leur place pour un projet qu’ils ont eux-mêmes conçu pour le développement et le bonheur de leur propre peuple ?

À la vérité, pour nombre de pays africains, le satellite est une question de mode et non de priorité. Certains pays se sont retrouvés embarqués dans une affaire par suivisme ou pour ‘’faire comme le voisin ou les autres’’.

Alors que ce ne sont pas les avantages de l’acquisition d’un satellite africain qui manquent.

Selon des experts, la mise sur orbite du satellite va permettre aux pays africains d’économiser entre 250 et 300 milliards de FCFA par an sur les coûts de transit partant de l’Afrique vers l’Afrique par le biais d’opérateurs étrangers.

Ainsi plus de 800 millions d’Africains dans 45 pays auront facilement accès à la téléphonie, au fax, à l’internet et à la télévision à moindre coût grâce aux terminaux terrestres. Les zones rurales ne seront pas épargnées par cette avancée notable des Tic qui boostera le développement des pays d'Afrique.

Le risque aujourd’hui, c’est que si l’Afrique met du temps à réunir l’argent, il y aura un surcoût du projet d’autant que tout le matériel sera obsolète même avant son utilisation.

Plus qu’une nécessité, l’acquisition d’un satellite doit faire partie des priorités pour les 45 États membres du RASCOM.


Arsène Kanga
Correspondant